The greatest night in Pop, les coulisses d’une chanson emblématique

Un chanson caritative enregistrée par quarante-six des plus grands artistes du XXe siècle en une nuit et en plein cœur de Los Angeles, cela valait le coup d’être raconté. C’est ce dont s’est chargé le réalisateur Bao Nguyen avec le documentaire The Greatest Night in Pop sorti sur Netflix le 29 janvier dernier. 

Une chanson contre la famine

L’histoire de ce morceau est indissociable du contexte mondial de l’époque qui fait office d’ouverture du documentaire. Car dans les années 1980, la famine décime le peuple africain, les éthiopiens faisant partie des populations les plus touchées.

En 1985, Harry Belafonte, un chanteur new-yorkais et militant des droits civiques décide de rassembler des artistes américains afin de créer un morceau dont les fonds seraient reversés à l’organisme United Support of Artists for Africa (USA for Africa). Pour ce faire, il contacte alors le producteur superstar de l’époque Ken Kragen notamment manager du chanteur Lionel Richie. La machine est lancée.

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Des conditions d’écriture et de productions inhabituelles

Richie apparaît d’ailleurs dès les premières minutes du documentaire, quarante ans plus tard dans le même studio d’enregistrement, prêt à raconter son histoire. Car c’est lui et Michael Jackson qui sont chargés par Ken Kragen d’écrire et de composer le morceau.

En parallèle, les équipes de Kragen se mobilisent : différents membres passent devant la caméra du réalisateur Bao Nguyen pour témoigner de l’effervescence et de la difficulté à mettre en place le projet. Contacter les artistes, les convaincre de participer, coordonner une date, trouver un lieu… Pas à pas, le spectateur suit à travers des interviews, des images et des voix d’archives, la préparation fastidieuse de cet événement historique.

La date est finalement fixée au 28 janvier 1985, jour de la cérémonie des American Music Awards, grand rendez-vous pour les artistes de tous le pays. Coïncidence plutôt heureuse, c’est Lionel Richie qui en est l’animateur. Cela laisse donc environ deux semaines aux équipes pour terminer la préparation et surtout, à Richie et Jackson de produire un morceau.

À partir de ce moment-là, Bao Nguyen réussit un tour de force : son documentaire transmet la pression, le stress, le manque de temps… Les interviews des différents acteurs clés (ingénieur du son, responsable des lumières, caméraman…) s’enchaînent, suivies de celles des artistes qui racontent eux aussi leur version de l’histoire. 

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Une nuit qui entre dans l’Histoire

C’est aussi l’occasion de voir des images absolument inédites et jamais dévoilées jusqu’ici, comme la toute première session d’enregistrement de la maquette de We are the world par Michael Jackson et Lionel Richie. Ou celle des quarante-six artistes réunis dans la grande salle du A&M Recording Studios, timides, se demandant des autographes les uns aux autres.

Problèmes techniques, tensions, moments d’émotions… The Greatest Night in Pop relate l’ensemble de la session d’enregistrement du morceau par les quarante-six artistes, qui s’est étendue de 22 heures à 8 heures du matin.

I admit I cried while watching the Greatest Night in Pophttps://t.co/wRu5cVkjoh

— Anneke_Jackson (@Anneke_Jackson) March 10, 2024

Outre les anecdotes inédites que le documentaire nous apprend, celui-ci a surtout pour but de transmettre l’émotion et l’énergie totalement délirante qu’a provoqué la réalisation de cette chanson, de l’idée jusqu’à sa diffusion en radio, trois mois plus tard.

Après cette soirée, plus rien ne sera comme avant…

Lionel RICHIE

À l’image de Lionel Richie qui, durant la cérémonie des American Music Awards s’est écrié “Après cette soirée plus rien ne sera comme avant”, Huey Lewis, un artiste de We are the World clôt le documentaire : “On était tous fatigués mais on savait qu’on venait de faire quelque chose qui resterait pour toujours”. Un moment historique, raconté avec justesse et émotion, pari relevé pour Bao Nguyen !

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