Portraits
Entretien avec Walter Astral : Les druides rencontrent la techno le 24 mai à l’Iboat
Le groupe Walter Astral est né d’une rencontre musicale et amicale entre deux jeunes druides parisiens. Fascinés par la nature et les créatures étranges qui s’y trouvent, Tristan et Tino mélangent styles, voix et instruments pour créer un paysage sonore qui leur ressemble, aussi unique qu’harmonieux. Epic Mag les a interviewés dans le cadre de leur concert à l’Iboat le 24 mai.
Pouvez-vous nous raconter votre première rencontre ?
Tristan : On était amis bien avant, à Berlin, mais la rencontre musicale s’est faite pendant le covid. Après le premier confinement, j’ai proposé à Tino de venir faire de la musique dans le studio que j’avais installé chez mon père, dans le Berry. Le studio était un endroit libre où l’on pouvait travailler sur nos projets personnels. À ce moment-là, on n’avait pas encore d’objectifs, on ne pensait pas du tout à faire un groupe. Mais petit à petit, la magie a pris et on a commencé à faire de la musique ensemble.
Tino : Les hasards du covid ! (rires)
Est-ce qu’on peut dire que votre rencontre relève de ce qu’on peut appeler un “coup de foudre amical” ?
Tristan : Oui complètement. On s’entend très bien amicalement et excellemment bien musicalement, il y a des atomes crochus assez magiques.
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Vos morceaux sont composés de multiples sonorités, que cela signifie t-il ?
Tino : Je dirais que c’est une sorte de grand rafistolage de toutes nos influences, de tous les sons que l’on aime faire, ceux que l’on a pu faire, ceux que l’on écoute. Comme la création de Walter Astral n’était pas prévue, le projet était une sorte de plage d’expérimentation pour faire de la musique en mélangeant des sonorités que nous-même, en tant que compositeurs, ne pouvions pas prévoir.
Tristan : On s’est amusés à mélanger nos univers, puisque l’un comme l’autre on n’avait pas l’habitude d’y être confrontés. On a mixé de l’électro, du banjo, de la guitare acoustique… On a beaucoup expérimenté, on s’est amusés à trouver des mélanges qui nous plaisaient, des sonorités qui connectaient et que nous n’avions pas forcément trouvées ailleurs. La question était de savoir si cet ensemble de sons différents allait engendrer un paysage sonore cohérent. On dirait bien que oui ! (rires)
Ce doit être agréable de créer dans ce contexte…
Tristan : Oui énormément. Pour nous, le processus de création s’apparente à un jeu. Par exemple, cela nous est déjà arrivés d’écrire des mots au hasard sur des papiers et de les tirer pour en faire un texte. C’est un biais créatif qui nous intéresse. On s’amuse également à faire de longs morceaux, qui peuvent durer jusqu’à 9 minutes par exemple. Dans ces moments-là, on a juste envie d’aller jusqu’au bout de tout ce que l’on a à dire. Cela a été le cas notamment pour Aube ou Hyperdruide, sur lesquels on ne s’est pas fixés de limite.
Quelle est la position de votre label vis-à-vis de votre processus de création ?
Tristan : On est très libres, c’est un vrai plaisir de se sentir accompagnés dans nos folies. D’un autre côté, c’est aussi très agréable de faire écouter nos morceaux à des professionnels qui nous conseillent et parfois, nous proposent de faire différemment, sans pour autant, jamais nous restreindre.
Tino : Il n’y a pas de pression. D’un point de vue professionnel, c’est très intéressant d’écouter les gens avec qui on travaille. Parfois, ils nous conseillent sur des aspects plus terre à terre auxquels on avait pas du tout pensé.
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La nature est le fil rouge de votre musique. Souhaitiez-vous faire passer un message écologiste ou de reconnexion à travers vos textes ?
Tristan : La nature est très importante pour nous, c’est là où a été crée le projet et c’est elle qui nous a inspiré. Mais notre but n’est pas de donner des conseils, d’inciter ou d’imposer une certaine guidance. Chacun fait ce qui lui plait.
Tino : On est pas des gourous ! Si pour nous cela a été agréable et important d’être dans un moment de connexion totale à la nature, c’est aussi parce qu’on est 100% parisiens et plutôt habitués à la ville.
Vous avez sorti un EP le 2 février qui s’appelle Jour, celui d’avant s’appelle Hyperdruide. Pouvez-vous nous parler du cheminement qu’il y a eu entre les deux ?
Tristan : Le second EP a été écrit au même endroit que le premier, dans le Berry. On l’a écrit quand on était sur la route, entre les concerts. À ce moment-là, dès qu’on avait une petite semaine, on retournait dans notre hutte, dans notre endroit où on se sentait bien pour y faire du son.
Tino : Pendant les concerts on a pu rencontrer notre public et des personnes que l’on ne connaissait pas. On a tous les deux radicalement changé de vie. Ce changement nous a inspiré de nouvelles chansons parce qu’on avait de nouvelles choses à dire, des histoires à raconter.
C’était très agréable de développer un nouveau concept. On adore raconter des histoires, même dans nos projets personnels. On trouve ça très important d’accompagner les chansons avec quelque chose de plus grand que simplement le texte du track.
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Votre prochain EP Nuit sort en septembre prochain. Au vu du titre, doit-on s’attendre à un projet plus « sombre » ?
Tristan : Oui et non. Effectivement, le titre de l’EP Jour évoque un environnement très joyfull avec des morceaux qui le sont. Mais dans tous nos projets, on essaye de montrer l’ambivalence : le jour amène de l’ombre, la nuit amène les étoiles qui sont aussi des sources de lumière.
Tino : On retrouve cette ambivalence dans l’EP Jour notamment entre les sonorités très solaires, très pop et les textes bien plus sérieux. Sur Nuit c’est l’inverse, les thématiques sont plus positives avec des textes un peu plus lumineux, mais les instrus sont bien plus sombres avec des gammes plus mineures.
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Jour et Nuit sont les prémisses de l’album L’Éclipse qui sortira en 2025, pouvez-vous nous en parler ?
Tristan : L’Eclipse est en train d’apparaître doucement. Les deux EP seront incorporés au sein de l’album, il y aura également des interludes et des nouveaux morceaux qui vont lier le tout. Certaines chansons seront même réinterprétées pour l’occasion. Notre objectif est de créer un voyage, une aventure, qui fait passer l’auditeur et l’auditrice à travers beaucoup d’ambiances différentes.
Dans cet album, on a voulu montrer tout ce que l’on a envie de faire en musique avec de la techno, des moments cinématiques, du rock, de la folk… J’ai l’impression qu’on a réussi à trouver une certaine cohésion. Préparez-vous à embarquer dans une journée d’un druide bien stellaire !
Tino : En plus, dans l’album, on présente des nouvelles créatures ! Car on parle beaucoup de nature et d’entités géantes mais on oublie souvent les petites créatures qui vivent dans le monde de Walter Astral… D’ailleurs elles seront aussi présentes pendant les lives !
Tristan : Effectivement, on fera une invocation d’une de ces créatures, qui s’appelle la Turbofée et on espère qu’elle apparaîtra à l’Iboat !
Préparez-vous à embarquer dans une journée d’un druide bien stellaire !
Tristan – Walter Astral POUR EPIC MAGAZINE
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En dehors de la Turbofée, avez-vous prévu de jouer des exclus à l’Iboat le 24 mai ?
Tristan : Oui, il y aura la moitié de Nuit dans le live !
Vous jouez le 24 mai à L’Iboat à Bordeaux dans le cadre d’un concert. Vous avez aussi beaucoup l’habitude de jouer dans des festivals. Ressentez-vous une différence entre les deux ?
Tino : Cette année on a commencé nos premières dates tout seuls dans toute la France et même en Europe et c’est génial ! C’est un plaisir infini d’aller quelque part avec des personnes qui viennent pour toi, qui attendent des choses de toi. On était à Bruxelles il n’y a pas si longtemps et on a vu des gens chanter nos paroles, c’était très émouvant !
Tristan : Évidemment, jouer dans des festivals est aussi une expérience incroyable. C’est deux énergies très différentes.
L’Iboat, est une petite salle assez intimiste. Est-ce important pour vous d’être proches physiquement de votre public ?
Tino : Oui c’est super important. On organise souvent des gigues avec le public, donc c’est encore mieux d’être proches pour giguer ensemble.
Tristan : Pendant nos lives, on apprécie de parler avec le public, de connecter avec lui quand on est sur scène. Alors effectivement, la proximité rend les moments davantage magiques. On sent qu’on peut partager une histoire. En plus, on entend parler de l’Iboat depuis toujours, ça a l’air d’être une super salle !
Comment décririez-vous Walter Astral en trois mots ?
Tino : Techno, banjo, druide !
Avez-vous un message à faire passer à vos fans bordelais ?
Tristan : On a hâte de vous retrouver et de vous rencontrer !
Tino : Mettez vos plus belles tenues de pirates parce que ça va déménager dans la cale de l’Iboat !
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