Portraits
Rencontre avec Eric Jean-Jean, parrain et co-créateur du Festival ODP de Talence
Entre le 13 et le 16 juin et pour la neuvième année consécutive, se tiendra le Festival ODP, un ensemble de concerts de musique pop-rock au Parc Peixotto de Talence. Le but ? Créer un événement exceptionnel dont les fonds sont reversés à l’Œuvre des Pupilles qui vient en aide aux orphelins des sapeurs-pompiers. Pour l’occasion, Epic Mag a rencontré Éric Jean-Jean, animateur sur RTL2 et parrain du Festival.
Vous êtes parrain du Festival ODP depuis sa création en 2015. Qu’est ce qui vous a décidé à prendre ce rôle ?
Éric Jean-Jean : J’ai rencontré Sébastien Lussagnet, le créateur du festival, il y a 20 ans. Il m’a approché pour que je sois parrain du Téléthon des pompiers. À l’époque, je venais d’apprendre que le fils d’un de mes amis très proches était atteint de la maladie de Charcot et entrait donc dans le cadre du Téléthon. J’ai alors immédiatement accepté l’offre de Sébastien.
Ensemble, pendant des années, en plus d’organiser le Téléthon dans des casernes, on a fait pleins d’activités géniales avec les pompiers autour de Bordeaux et en Dordogne. Pour vous dire, je suis passé sous le Pont de Pierre en kayak et je peux témoigner du fait que ça fait très peur ! Au fur et à mesure, avec Sebastien, on est devenus très proches et très amis. C’est d’ailleurs lui qui, un jour, m’a proposé l’idée d’un festival pour l’Œuvre des pupilles des pompiers et c’est pour ça que je suis là aujourd’hui !
Voir aussi : Le groupe l’Impératrice dévoile son nouvel album « Pulsar »
Vous êtes donc co-créateur du festival ODP. En quoi consiste exactement votre rôle ?
Éric Jean-Jean : Mon travail se concentre sur deux points : la relation avec les publics et celle avec les artistes. À la création du Festival, c’est moi qui étais chargé de faire connaître le projet et établir un lien avec les artistes puisque je passais mon temps à en interviewer. Aujourd’hui, je les accueille lorsqu’ils arrivent et je leur explique le déroulé des événements. La plupart du temps je les ai déjà rencontrés dans l’année donc ils savent pourquoi ils viennent et connaissent la cause.
Je rencontre également des chefs d’entreprises et des annonceurs pour leur proposer de participer au projet. La seconde partie de mon travail c’est le lien avec les auditeurs, tous les gens à qui je peux parler du festival à travers la radio, ce que j’écris, ce que je peux dire à la télévision, les interviews… Je suis une espèce de tête de gondole. Si on devait résumer mon rôle, je pense que ce serait RP et présentateur.
Participez-vous à la programmation ?
Éric Jean-Jean : Bien sûr, nous sommes trois. Il y a le programmateur, Sébastien qui dirige le festival et moi-même. Eu égard au fait que j’ai amené le partenariat avec RTL2, le but est de créer un festival qui soit compatible avec la chaîne.
À ce propos, comment s’est créée la collaboration entre RTL2 et le Festival ODP ?
Éric Jean-Jean : L’histoire commence il y a quelques années. Le festival était déjà né lorsque j’ai intégré RTL2. À peine arrivé, j’ai insisté auprès de mon directeur des programmes pour que la chaîne soit partenaire. La première année, il a accepté sans connaître le festival. Aujourd’hui, les équipes de la chaîne sont autant engagées que moi dans le projet !
Le Festival se clôt par un concert gratuit qui rassemble notamment Eddy de Pretto, Pierre de Maere et Charlotte Cardin, en êtes-vous à l’initiative ?
Éric Jean-Jean : Il y a environ cinq ans, on s’est rendu compte avec Sébastien que les trois jours de festival n’étaient pas complets. On a donc eu l’idée de proposer une soirée de plus en organisant un concert gratuit où je faisais le DJ avec un pompier. L’idée était de faire venir du monde en espérant qu’ils consomment à la buvette et fassent des dons pour récolter davantage d’argent destiné à la cause. J’ai rallié mon ami Philippe Etchebest qui a accepté de venir jouer avec son groupe de rock.
Tout ça a donné lieu à une soirée géniale qui a attiré plein de monde et apporté encore plus à l’œuvre des orphelins ! L’année d’après j’ai milité auprès d’RTL2 pour que le concert gratuit devienne “La soirée RTL2”. La direction des programmes et de la chaîne ont accepté. Depuis, chaque année on upgrade ce concert qui est gratuit et qui le restera car les artistes qui y participent ne sont pas payés.
Combien représente le Festival ODP en termes de retombées caritatives ?
Éric Jean-Jean : L’an dernier on a donné entre 100 et 110 000 euros à la cause. Au-delà de ça, le festival et RTL2 permettent autre chose de très important que nous ont rappelé les pompiers et auquel je n’avais pas pensé : ce sont un énorme haut-parleur pour l’œuvre des orphelins. Sans eux, on en saurait beaucoup moins à ce sujet et c’est presque aussi important que de récolter des fonds.
Avez-vous eu l’occasion de discuter avec des orphelins qui ont bénéficié des retombées d’ODP ?
Éric Jean-Jean : Oh oui ! Pendant quelques années je les ai fui sans le dire, j’avais peur de leur malheur parce qu’il me rappelait le mien puisque je suis devenu orphelin il y a environ quinze ans. Et puis, quelques temps après le lancement du festival, ils m’ont fait un traquenard, et on s’est rencontrés. C’était un moment tellement touchant que d’en parler m’émeut encore aujourd’hui. Depuis ce temps-là, on ne s’est plus lâchés.
Cet hiver par exemple, j’ai été parrain de l’événement Carabalade à Paris où des centaines de pompiers déguisés en Père Noël font le tour de la ville en moto. Cette année, pendant le festival, il y aura entre 140 et 150 orphelins qui vont venir pour rencontrer les artistes et assister aux concerts. Tous les ans, ces moments de partage entre les chanteurs, chanteuses et les orphelins créent une atmosphère particulièrement chaleureuse.
Voir aussi : Aryane, la figure montante de la pop-électro de retour avec « Comme Si » (VIDEO)
Selon vous, qu’est-ce qui différencie ODP des autres festivals qu’ils soient engagés ou non ?
Éric Jean-Jean : Pour moi la différence est simple. Des festivals comme We Love Green et Solidays qui accueillent des centaines de milliers de personnes vont être en mesure de faire des dons massifs à des causes “vastes” comme l’écologie ou la recherche contre le Sida. Nous, on est plus tournés vers le micro. C’est à dire qu’on prend en charge chaque enfant, un par un jusqu’à ses vingt-cinq ans et qu’on l’aide sur plusieurs aspects comme par exemple acheter un ordinateur, payer un loyer, servir de caution pour une location d’appartement, etc. Mais quelle que soit la cause, ces festivals sont tous géniaux et nécessaires !
Depuis 2015 que vous êtes parrain avez-vous vu des évolutions au sein du festival ?
Éric Jean-Jean : Oui. D’abord, on grandit chaque année. Toutes nos dates sont complètes ou presque. Je constate également, via mon travail, que le festival gagne en crédibilité et en notoriété. Aujourd’hui, je n’ai plus besoin d’expliquer ce qu’est ODP. Tout le monde nous connaît, les artistes, le public, les gens du métier… Il y a cinq ans ce n’était pas le cas.
Votre public est-il uniquement composé d’individus issus de la région bordelaise ?
Éric Jean-Jean : Oui à 95%. Mais cette année ce sera peut-être un peu différent car les groupes Shaka Ponk et Skip the Use font un concert ensemble qui sera sûrement un de leurs derniers. Ce ne serait donc pas étonnant que certains fassent la route pour les voir.
Allez-vous assister au Festival ? Si oui quel concert attendez-vous le plus ?
Éric Jean-Jean : Je suis sur le site du mercredi au lundi, pour être avec les bénévoles avant que le festival commence et après lorsqu’il sera terminé. Il y a des moments que j’attends beaucoup. La rencontre entre Skip the Use et Shaka Ponk promet d’être dingue car ils sont très amis et rêvent de chanter les chansons des autres ! Ensuite, il y a l’artiste Santa qui nous prépare une surprise qui à mon avis va en scotcher plus d’un.
Et pendant la soirée du samedi je recommande à tout le monde d’être les yeux en l’air quand Hervé va arriver parce que là aussi on vous prépare un numéro exceptionnel ! Ces moments-là, vous pouvez être sûr que je ne vais pas les rater. De toute façon, même si je suis toujours très actif pendant le festival, j’essaye de voir au moins un petit bout de chaque concert.
La rencontre entre Skip the Use et Shaka Ponk promet d’être dingue !
ÉRIC JEAN-JEAN
En parlant d’Hervé, l’artiste est également parrain du festival avec Louise Attaque.
Éric Jean-Jean : Oui, Hervé a accepté d’être parrain à condition qu’il puisse faire un show inédit. Et Gaëtan Roussel c’est une grande histoire d’amitié. Les deux sont très investis et ne font pas les choses à moitié. Je trouve ça génial de pouvoir collaborer avec des artistes comme eux !
Avez-vous un message pour les bordelais qui viennent au Festival ODP ?
Éric Jean-Jean : Les Bordelais, je vous attends de pied ferme ! Préparez-vous à passer des soirées exceptionnelles en voyant de très bons spectacles, le tout dans une ambiance familiale, généreuse, et altruiste ! Bref, ça va être super, vous ne serez pas déçus !
Faire un don à l’Œuvre des Pupilles Sapeurs-pompiers de France