Portraits
Rose Festival : rencontre avec Oden & Fatzo, les astronautes de la House
L’été touche à sa fin, mais une dernière dose de House ne serait pas de refus, n’est-ce pas ? Sourires éclatants et combinaisons d’astronautes enfilées, Oden & Fatzo étaient présents au Rose Festival le 30 août 2024 pour faire taper du pied le public toulousain.
Après une tournée réussie en Amérique du Nord, le trio français Oden & Fatzo est de retour sur la scène européenne. Bien plus qu’un simple groupe de House, c’est une véritable odyssée sonore qui traverse les frontières et les genres. Avec leur fusion détonante de house, de funk et de rap, ils font vibrer les foules des deux côtés de l’Atlantique. Oden & Fatzo, c’est avant tout l’histoire d’Abel et d’Alexandre (Oden) et de William (Fatzo), trois amis passionnés de musique, sous toutes ses formes.
Vous ne connaissez pas encore leurs noms ? Pas de panique, vous les avez sûrement déjà entendus. Avec plus de 3,5 millions d’auditeurs par mois sur spotify, vous connaissez sans nul doute Lauren (I Can’t Stay Forever), Tell Me What You Want ou encore Lady Love.
À l’occasion de la troisième édition du Rose Festival, organisé par les rappeurs toulousains Bigflo et Oli, nous avons eu le privilège de rencontrer Alexandre et William, quelques heures avant qu’ils ne montent sur scène. Dans une interview passionnante, les deux artistes nous ont ouvert les portes de leur univers, partageant leurs inspirations artistiques, leurs anecdotes de tournée et ce qui les pousse à aller toujours plus loin.
Bonjour William et Alexandre. Vous revenez d’une tournée en Amérique, qu’est-ce que ça vous fait d’être de retour en France et sur scène au Rose Festival aujourd’hui ?
Alexandre : Notre projet marche beaucoup à l’international, notamment en Angleterre et aux États-Unis, ça nous fait hyper plaisir de pouvoir jouer en France, spécialement sur un festival aussi gros avec des artistes qu’on écoute depuis qu’on est enfants.
William : Oui, une programmation avec à la fois des artistes qu’on écoute depuis qu’on est enfants mais aussi des nouveaux artistes. La plupart des nouvelles têtes on les écoute aussi, on suit beaucoup ce qu’il se passe en France.
Alexandre : On est fans de rap avec William : Rounhaa, Zamdane ou encore La fève, grosse force à eux. Sans oublier Bigflo et Oli, grosse force à eux aussi. Être ici c’est notre façon de ramener la coupe à la maison ! [rires]
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C’est marrant que vous parliez de la nouvelle scène, de La Fève ou encore Rounhaa, ce mix entre House et Rap nouvelle génération…
Alexandre : En créant des sons on a toujours samplé beaucoup de rap. Beaucoup plus de rap américain parce que ça se prête plus à notre projet mais on est fans de rap en général.
William : C’est vrai que ce soir on va jouer des mix de rap et de house.
Abel : De toute façon, la House c’est lié au rap parce que les intrus samplent à peu près les mêmes choses : Soul, Funk, Jazz… Et maintenant beaucoup de nouveaux rappeurs utilisent des instrumentales House.
Et pour revenir sur votre tournée, est-ce que vous auriez une anecdote à nous partager ou une date préférée ?
Alexandre : On a joué pour une organisation, Elrow à New York, qui est très sympa. Il y avait plein de confettis, c’est très coloré, les gens étaient en costumes, il y avait même un costume de poulet ! Et la scène était sur un bateau pirate.
William : À force d’aller aux États-Unis, on est devenus potes avec l’organisation alors ce qui est drôle c’est que c’est un pote à nous dans la costume de poulet [rires].
Vous avez déjà mentionné en interview que vous vous inspiriez du cinéma, des bandes dessinées et des mangas. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
William : Pour commencer il y a le sampling. Quand on a commencé on faisait de la musique minimale donc on samplait des dialogues. Tu peux aussi sampler des bandes son de film, ça c’est hyper intéressant. Dans notre label Sake records, au début de chaque EP il y a des petites histoires un peu comme le Donjon de Naheulbeuk ou Les Aventuriers du Survivaure pour ceux qui sont des énormes geeks. [rires] On aime bien avoir la mainmise sur tout ce qu’on fait, que ce soit visuel ou autre, d’essayer d’offrir une œuvre complète.
Alexandre : On a aussi pris des bandes son de jeu vidéo, de Metroid par exemple. On est inspirés dans notre art par l’ensemble des arts, quels qu’ils soient.
William : Surtout par la musique de jeu vidéo, c’est ce qui nous a influencés tout petits. Quand j’étais gamin mon père jouait à des jeux de course avec des grosses bandes sons de zinzin et c’était mon premier contact avec cette musique. Il y a aussi un côté madeleine de Proust et on essaie de retrouver les sensations de quand on était gosses et innocents, à l’époque où on pensait encore qu’il y aurait des voitures volantes ! [rires]
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Vous avez créé votre label Sake Records en 2019. Est-ce que vous pouvez m’en parler un peu ? Pourquoi avoir créé ce label ?
Alexandre : C’est un label qu’on a créé pour délivrer nos musiques qui ne matchaient pas avec d’autres labels sur lesquels on sortait nos musiques qui demandaient des choses plus grand public. On a quand même une large palette de musique, notre label permet de sortir ce qui sort un peu du cadre. Avec Sake Records on raconte des histoires, on est dans l’espace… C’est notre espace de liberté.
William : C’est notre espace de création. Qui dit gros label dit objectifs de rentabilité et c’est tout à fait normal mais en tant qu’artistes on a besoin de s’exprimer sans cette logique de rentabilité. D’ailleurs Sake Records n’est absolument pas rentable donc si vous voulez financer un label indépendant qui fait de la musique un peu bizarre… Venez ! [rires]
Avec Sake Records on raconte des histoires, on est dans l’espace… C’est notre espace de liberté.
Votre titre Lauren a été un gros succès, est-ce que vous pouvez nous dire ce que ça représente pour vous ?
Alexandre : Ça représente notre carrière parce que, malgré tout le travail avant, c’est le déclencheur. C’est quelque chose qui sera fort jusqu’à la fin de notre vie. Peu importe si on l’a déjà joué cinq mille fois, à chaque fois qu’on la joue il y a beaucoup d’émotions. C’est ce qui nous a permis de nous faire connaître du grand public, de vivre de notre musique et de notre rêve.
William : C’est une belle histoire parce qu’en faisant la maquette c’était un peu différent de ce qu’on faisait et je ne sentais pas la chanson mais Alex si. Sans la relation qu’on a, on serait peut-être passé à côté. D’autant plus que c’était la période COVID, une période de doutes. Je venais de me faire virer à cause d’un plan économique et là, d’un coup Lauren arrive pour nous dire “Les gars, il ne faut rien lâcher !”. Lauren, c’est avant tout un message d’espoir.
Lauren, c’est avant tout un message d’espoir.
Et pourquoi ces tenues d’astronautes sur scène ?
Alexandre : Il y a une salle qui s’appelle La machine du moulin rouge à Paris et de base on voulait descendre les marches et faire un montage avec la BO de L’Odyssé de l’espace (Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss) avec. Au final on a joué et personne ne savait qui on était mais les gens ont retenu les combis ! On les a gardé et en a découlé tout notre univers, c’est une suite de hasards, il n’y avait pas trop de réflexions derrières.
William : C’est ça, ça n’était pas trop réfléchi et on nous disait “Il faut le casque”, mais non, ça appartient aux Daft Punk donc laissons à César ce qui appartient à César.
Et qu’il y a des collaborations récentes ou des exclus que vous aimeriez partager avec nous ?
Alexandre : Récemment on a enregistré l’album donc il y a beaucoup de collaborations avec des chanteuses et des chanteurs. Il y en a notamment une avec une jeune chanteuse de 17 ans qui s’appelle Bella Barbe (@bellabarbe_ sur Instagram). C’est le label qui l’a repéré, elle n’avait pas de followers, inconnue, elle est arrivée dans le studio, s’est mise à poser et on s’est regardé et on s’est dit “truc de malade” ! Donc on a hâte que ça sorte, hâte de bosser ça.
William : Il y a aussi une chanteuse qui s’appelle Dakota (@soundofdakota sur Instagram), qui a fait un truc très chouette, qui était très sympa, très humble. Et après on a regardé son profil : 1 milliard de streams sur une chanson (Fast car) ! On a eu plein de profils intéressants.
Et vous avez une date de sortie pour cet album ?
Alexandre : Ça sera plus courant 2025, vers la rentrée. Mais il y aura quelques singles avant !
Merci Alexandre et William d’avoir accepté de répondre à nos questions !
Pour retrouver toutes les actualités du groupe, nous vous invitons à suivre les artistes sur leurs réseaux sociaux : @oden.music et @fatzo_music.